Les épaves de l’anse du Diben

Le Kalinka sort tout juste du chantier Rolland qui l’a vu naître. Plougasnou, mai 1965

L’agence a livré deux panneaux historiques, retraçant l’un, l’histoire des trois épaves de l’anse du Diben à Plougasnou, l’autre celle du chantier naval Rolland.
Les recherches, interviews, la rédaction et la mise en forme graphique nous ont été confiés par la mairie de Plougasnou pour laquelle nous avions déjà travaillé sur le parcours de la mémoire. (Voir notre rubrique Parcours de découverte)

Les épaves de l’anse du Diben

La Bretagne est le spectacle de nombreux cimetières de bateaux qui aspirent à la réflexion sur le temps qui passe et sur l’inévitable disparition des choses. Ils font partie du paysage des côtes bretonnes et sont considérés comme des éléments patrimoniaux à part entière. 
Celui de l’anse du Diben accueille trois beaux spécimens d’épaves particulièrement représentatives d’une construction navale locale.

La Marie-Françoise

Construite entre 1944 et 1945 au chantier Vincent Rolland, la Marie-Françoise est destinée à la pêche à la palangre*
sur la côte nord de la Bretagne. Cette épave est un beau vestige des bateaux de pêche d’autrefois : elle témoigne de la construction navale locale et montre bien les formes des coques traditionnelles en bois des voiliers de travail de la Bretagne nord. La Marie-Françoise a cessé son activité de pêche dans les années 70 et a connu de nombreux propriétaires qui l’utilisaient comme bateau de plaisance, jusqu’à son abandon récent.

*Cette tehnique de pêche utilise des lignes sur lesquelles sont fixées des hameçons qu’on appelle les palangres. 

Longueur : 13,5 mètres
Type : voilier gréé sloup à tape cul
Équipage : 6 à 7 hommes
Patron : Thomas Réguer
Moteur :  Baudouin 45 cv


L’Etreom

L’Etreom (qui signifie « entre-nous » en breton) a été construit à Saint-Guénolé-Penmarch en 1970 au chantier des Charpentiers réunis. Il navigue pendant 15 ans dans le Finistère sud puis est vendu à un patron pêcheur de Plougasnou vers 1985. Son activité de pêche se concentre alors sur le chalut (pêche au filet) et la palangre dans tout l’ouest de la Manche.
Il navigue presque 27 ans avant d’être désarmé* en 1996.

* On dit d’un bateau qu’il est désarmé quand l’équipage est débarqué et que le navire est déclaré inapte à la navigation dans les registres d’inscriptions maritimes.

Longueur : 17,39 mètres
Type : chalutier , palangrier bois 
Équipage : 7 hommes
Patrons : Alain & Serge Postic 
Moteur : Baudouin 430 cv


Un bateau, ça doit finir ses jours en mer
ou sur l’estran, la quille dans l’eau.


Jean Rolland, patron du chantier naval Rolland

Le Kalinka

Conçu en 1962 au chantier naval Rolland, la construction du Kalinka débute en 1964. Sa coque, construite en chêne, nécessite 11 000 heures de travail. En tout, le Kalinka demandera 20 000 heures de travail.
Il est lancé en mai 1965 et effectue sa première navigation en août de la même année et est armé pour la pêche à la palangre.
Les hommes y travaillent 15 à 16 heures par jour. Lorsqu’ils arrivent au port, le poisson est pesé le soir même et vendu par les mareyeurs le lendemain matin. 

En 1996, le Kalinka est désarmé. En mars de l’année suivante, lors d’une marée de coefficient 119, il est amené dans l’anse du Diben, après plus de trente ans de navigation.

Longueur : 18,85 mètres
Type : palangrier en bois
Équipage : 7 hommes
Patron  : Michel & Alain Rolland
Moteur : Baudouin 280 cv

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