Avec Cuisine à l’Ouest, nous sommes allés à la rencontre de lycéens dans le centre Bretagne, à Rostrenen pour échanger sur leur projet d’études : la transmission du patrimoine culinaire.
Ils sont tous bretons, parfois de naissance, d’autres fois d’adoption. Ils apprennent la cuisine dans le cadre de leur CAP Agent Polyvalent de Restauration, une formation sur deux ans qui leur apprend les bases d’une cuisine simple et bonne, du service, de l’entretien des locaux.
Comment faire pour partager une recette ? Quels sont les outils et les moyens de communication utilisés autrefois, de nos jours, ici en Bretagne ? Ce sont les questions que nous nous sommes posées ensemble.
La cuisine en vidéo, le média télévisuel
Quelques semaines avant notre intervention, ils ont suivi la réalisation d’un reportage de Bien dans son assiette, l’émission culinaire animée par Yvon Etienne sur Tébéo. Nos élèves de CAP sont particulièrement sensibles à la vidéo, ils sont de grands utilisateurs de Youtube, alors forcément, ça leur parle ! Mais avant Youtube, alors ?
Très tôt, la télévision a su utiliser son fabuleux potentiel d’audience pour partager des recettes de cuisine.
Regardez plutôt : on est ici en 1964 à Huelgoat (Finistère), une crêpière bretonne donne ses astuces pour bien réussir une pâte à crêpe ! « Ne mettez surtout pas d’eau, comme certains, ça donnerait une texture de caoutchouc ».Source INA.fr
Et du côté des livres alors ?
Je n’ai trouvé aucune trace de livre de recette tenu par une cuisinière bretonne d’autrefois, ce qui me laisse penser que la transmission restait confidentielle, de mère à fille. Il est plus que probable que cet apprentissage se transmettait oralement, sans laisser de trace matérielle.
Aujourd’hui, on a globalement pris conscience de l’existence d’un patrimoine quel qu’il soit. On a connu des périodes où ce n’était pas si évident. Saviez-vous par exemple que l’un des plus grands sites mégalithiques d’Europe, le Cairn de Barnenez, avait été pillé par des entrepreneurs du bâtiment dans les années 50 ? Et qu’en plus, il a fallu batailler ferme pour que ce désastre s’arrête ?
Aujourd’hui, on sait la nécessité de sauvegarder, transmettre, prendre soin de ce que nos ancêtres ont construits. On trouve dans toutes les bonnes librairies bretonnes, un rayon spécialement dédié à la culture bretonne. La cuisine y est bien représentée et les livres sont soignés !
Transmettre avec internet
Avec les outils numériques et le potentiel énorme généré par le web, la recette papier ou orale peut être partagée à des milliers, voire des millions d’internautes. Il faut penser à numériser ces trésors, à retranscrire ces textes d’une manière ou d’une autre pour les partager !
Tenez, par exemple, si on pense au kig ha farz, c’était une recette assez peu connue, voire considérée comme un peu rustique il n’y a pas si longtemps. La prise de conscience de la transmission a permis d’inscrire ce plat dans le patrimoine breton, et il n’est pas rare aujourd’hui de le voir proposé en plat du jour dans les restaurants du Finistère Nord.
Il me semble évident que le web a contribué à cette renaissance méritée.
Les élèves en action !
Allez, hop, pour illustrer notre propos, rien de mieux que d’amener nos élèves de CAP à la pratique. On leur laisse la main sur le blog, et c’est à eux de jouer !
En partenariat avec Cuisine à l’Ouest (plus de 50 000 visites mensuelles sur le site !), nous avons amené les élèves à recréer l’une de leurs recettes sur le blog ! On leur a parlé référencement, rédaction, choix des photos, on les a mis aux commandes, ils ont rédigé eux même le texte de leur recette, ils ont saisi les données relatives aux ingrédients.
Et leur première recette collective est désormais partagée !
Bravo à eux !